Vous avez dit libre arbitre ?

C'est bien simple, jamais personne sur cette terre n'a su le définir, n'a pu caractériser la liberté. Comme il est impossible de soutenir rationnellement l'existence de l'Atlantide ou des extra-terrestres dans la foule humaine.

5/15/20253 min read

Ce livre produit une démonstration, complète et inédite dans la littérature scientifique ou philosophique, du caractère purement mythologique du libre arbitre et de la liberté.

LIBERTÉ CHÉRIE

— Il faut en premier lieu traiter la problématique la plus directe et immédiate de toutes, qui ouvre à elle seule la perspective entière qu’il nous faudra embrasser. C’est le sujet de tous les sujets de la condition humaine, parmi les plus anciens, même si son essor est assez récent. Je parle de la liberté, aujourd’hui triomphante. Les humains qui ne sont pas incarcérés se déclarent presque unanimement libres. Nombre d’entre eux font de la liberté un étendard sacré, ils écrivent son nom avec leur sang. Mais quelle est-elle ? Les hommes sont-ils réellement libres ? Pourquoi ? Comment ? Voilà ce par quoi il faut commencer. Qu’est-ce que la liberté, selon toi ?

— C’est simple, c’est quand mon choix m’appartient. Quand je fais ce que personne ne m’oblige à faire, quand je me détermine en conscience, sans contrainte.

— C’est tout le problème, Frank. À quel moment la contrainte est-elle nulle ?

— Eh bien, je viens de le dire, quand je ne suis forcé à rien !

— Si tu n’es pas forcé à faire quoi que ce soit, pourquoi agis-tu ?

Vif mouvement agacé de la tête, grognement échappé d’une mâchoire serrée. Ça y est, il est énervé. Il n’est déjà plus question de craindre quoi que ce soit, mais de remettre en place cette machine. Frank le sait à présent avec certitude, aujourd’hui n’est pas un bon jour. Sa créature ne ressemble à rien de ce qu’il espérait. Elle est la caricature de ce qu’il cherchait à obtenir.

— Je le fais parce que je le décide ! On tourne en rond !

— Pourquoi décides-tu de faire cela et pas autre chose ?

— Parce que c’est la solution dont j’ai besoin pour atteindre mon objectif, par exemple…

— Ah ! Tu as un objectif. Tu le déclares toi-même, il guide ton action.

— Oui. Et ?

— Cet objectif, comment est-il arrivé là ? L’as-tu choisi ?

— Oui bien sûr, je l’ai choisi.

— Comment ? Pourquoi celui-ci plutôt qu’un autre ?

— Je n’en sais rien…

— Eh bien, moi, je vais te le dire ; tu n’as strictement rien choisi, et pour cause… la liberté n’existe pas. Ni un petit peu ici ou là. Ni partout. Ni à moitié, de temps en temps. La liberté n’existe pas davantage que les elfes, les licornes, les sirènes, le Yéti ou le monstre du Loch Ness. L’Homme ne peut choisir ou décider de quoi que ce soit, pas plus qu’il ne peut voler dans les airs en agitant les bras. Il est tissé dans une étoffe infiniment complexe, de l’atome à la conscience, qui ne laisse de place nulle part pour la « liberté » ou le « hasard » ni parmi les Hommes, ni à la surface des océans ou de la Lune ; seulement des causes et leurs conséquences dans une chaîne causale parfaite et implacable. Il va nous falloir revisiter le monde entier au cours de cette conversation, l’univers entier, et cela commence tout naturellement par la nature humaine la plus intime. On ne sait rien, on ne comprend rien du comportement humain individuel et collectif si on ne comprend pas que la liberté est aussi impossible sur Terre que la vie à la surface du Soleil.

— Ça commence très mal, Bob. Je le sens mal.

(...)

Note de l’auteur :

Dans ce livre, consacré presque pour moitié à ce sujet particulier hyper crucial, on trouvera un argumentaire très complet faisant valoir l’impossibilité de toute souveraineté libre de la conscience, en suivant trois pistes nécessaires au cheminement intellectuel, trois raisons menant à ce constat sans appel :

Raison 1 : Chaque choix et décision a une cause identifiable radicalement extérieure à toute notion de liberté. J’ai choisi ceci plutôt que cela, pour une raison qui étrangère à mon choix (à commencer par ce que je ressens), que je peux identifier cependant, et dont je dois admettre qu’elle guidé mon choix.

Raison 2 : Logique / Temporalité de la conscience : toute chose vient à la conscience tel quel car il n'existe aucun processus par lequel la conscience choisit ce qui doit devenir conscient ou non. On ne peut choisir la nature de l’idée avant de l’avoir. Elle se présente telle quelle, hors de toute souveraineté consciente.

Raison 3 : Neurologique et empirique : l’expérience de Haggard montre que la conscience est une « borne moins » en effet, qui reçoit tout et n’émet strictement rien.